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Pourquoi mettre en place la méthode OKR ?

La vallée du Langtang au Népal
La vallée du Langtang au Népal
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Souhaitez-vous dĂ©couvrir comment Bill Gates et Bono sauvent des millions de vies Ă  travers le monde, comment Google a hissĂ© Chrome et YouTube au sommet ? Leur secret rĂ©side dans cet acronyme OKR : Objective - Key Result. La mĂ©thode OKR popularisĂ©e par Andy Grove chez Intel est Ă  l’origine de belles rĂ©ussites. Elle permet Ă  une entreprise, une Ă©quipe ou une personne de fixer ses objectifs

« Il est facile d’avoir des idĂ©es. Tout rĂ©side dans leur exĂ©cution », John Doerr

Je vous propose une synthĂšse du livre de John Doerr - Mesurez ce qui compte - pour vous plonger dans le monde passionnant des OKR. Pour commencer, nous allons prĂ©senter la notion d’objectif et de rĂ©sultat clĂ© selon les OKRs.

1 - C'est quoi la méthode OKR ?
2 - Superpouvoir N°1 : Focalisation et implication
3 - Superpouvoir N°2 : alignement et collaboration
4 - Superpouvoir N°3 : suivi
5 - Superpouvoir N°4 : surpassement
6 - Gestion continue de la performance : OKR et CFR


1 - C'est quoi la méthode OKR ?

Un objectif. C’est l’objectif Ă  atteindre. Le quoi. Il doit ĂȘtre concret, significatif, orientĂ© vers l’action et stimulant. Les objectifs difficiles sont plus Ă  mĂȘme de gĂ©nĂ©rer des performances que les objectifs faciles. Ils entraĂźnent un rendement supĂ©rieur.

Un rĂ©sultat clĂ©. Le rĂ©sultat clĂ© permet d’évaluer et de contrĂŽler comment nous parvenons Ă  cet objectif. Il doit ĂȘtre prĂ©cis, limitĂ© dans le temps et tĂ©mĂ©raire tout en restant rĂ©aliste. Il est mesurable et vĂ©rifiable. Selon Marissa Mayer « Un rĂ©sultat clĂ© doit toujours ĂȘtre associĂ© Ă  un chiffre ». Soit vous l’atteignez, soit vous ne l’atteignez pas.

Objectif Intel
Placer la famille 8086 au rang des microprocesseur 16 bits les plus performants tel que mesuré par :

Résultats clés
1 - Développer et publier cinq comparatifs démontrant la supériorité de la famille des processeurs 8086 Intel (application)
2 - Revoir le packaging de toute la famille produits 8086 (marketing)
3 - Mettre en production le cadençage à 8 MHz (ingénierie / production)
4 - Sortir une présérie de coprocesseurs arithmétiques au plus tard le 15 juin (ingénierie)

Maintenant que le décor est planté, nous allons découvrir les 4 superpouvoirs de la méthode OKR.

Superpouvoir N°1 : Focalisation et implication

Les OKRs nous aident Ă  choisir ce qui importe le plus.

Au commencement. Avant de mesurer, les membres de la direction doivent rĂ©pondre Ă  la question : quels sont les axes stratĂ©giques pour les 6 ou 12 mois Ă  venir ? Un systĂšme de fixation des objectifs doit commencer par une rĂ©flexion mĂ©thodique de la part des dirigeants qui investissent du temps et de l’énergie pour identifier ce qui compte vraiment.

Communiquer clairement. Pour parvenir à une bonne décision, il est indispensable que les objectifs soient clairement compris par vos équipes. Les dirigeants doivent communiquer le pourquoi et le quoi. Les collaborateurs ont besoin de sens pour rester motivés.

Doser les rĂ©sultats clĂ©s. Les rĂ©sultats clĂ©s sont quantifiables. Ils reposent sur des chiffres concrets. Les rĂ©sultats clĂ©s sont des Ă©tapes pour atteindre les objectifs. Trois Ă  cinq rĂ©sultats clĂ©s suffisent. Chaque rĂ©sultat clĂ© doit ĂȘtre un vĂ©ritable dĂ©fi.

Quoi, quand comment. La meilleure solution rĂ©side dans une double cadence. Des OKR Ă  court terme (mensuel ou trimestriel), qui sous-tendent des OKR annuels. Ce sont les objectifs court terme qui font vĂ©ritablement avancer le travail. La rigueur des Ă©chĂ©ances favorise la focalisation et l’engagement.

« L’innovation c’est dire non Ă  un millier de choses », Steeve Job

Coupler les rĂ©sultats clĂ©s. Plus les OKRs sont ambitieux, plus le risque est grand d’augmenter la quantitĂ© des livrables au dĂ©triment de la qualitĂ©. Pour Ă©viter cet Ă©cueil, une solution consiste Ă  coupler les rĂ©sultats clĂ©s qualitatifs aux quantitatifs, Ă  mesurer de pair « l’effet et le contre-effet ».

Moins, c’est plus. Ce que les OKRs permettent d’obtenir c’est une meilleure concentration. Ce n’est possible que si un nombre restreint d’objectifs est fixĂ© par le manager. Attention, les OKR ne sont pas une liste d’envies fourre-tout ni la compilation des tĂąches courantes d’une Ă©quipe.

Superpouvoir N°2 : alignement et collaboration

Des OKR transparents et publics renforcent la collaboration.

UnitĂ© de vues. Une fois que les objectifs de niveau supĂ©rieur ont Ă©tĂ© fixĂ©s, il faut passer de la planification Ă  l’exĂ©cution. Managers et collaborateurs relient leurs activitĂ©s quotidiennes Ă  la vision de l’organisation. Ce rapprochement est qualifiĂ© d’alignement, dont on ne saurait sous-estimer la valeur.

La grande cascade. Les objectifs sont transmis par la hiĂ©rarchie du sommet Ă  la base de l’organigramme. Cette mĂ©thode procure une certaine cohĂ©rence, mais quand tous les objectifs sont dĂ©terminĂ©s en cascade, le processus peut gĂ©nĂ©rer des effets indĂ©sirables : perte d’agilitĂ© ; manque de flexibilitĂ© ; mise Ă  l’écart des collaborateurs ; limitation des relations.

Renverser la vapeur. Avoir des objectifs permet d'accroĂźtre la performance. En revanche, passer des heures Ă  faire descendre et remonter les objectifs par la voie hiĂ©rarchique ne sert Ă  rien. L’innovation tend Ă  se manifester davantage Ă  la pĂ©riphĂ©rie qu’au centre d’une organisation. Le plus souvent les OKR les plus puissants dĂ©coulent d’idĂ©es qui ne proviennent pas de l’équipe dirigeante. Les gens qui choisissent leur destination ont une conscience accrue de ce qu’il faut pour y parvenir.

« À tout moment, une proportion significative des salariĂ©s se consacrent aux mauvaises tĂąches. Le dĂ©fi est de savoir lesquelles. », Aaron Levie.

Collaboration transversale. Si la fixation des objectifs transcende l’organigramme, les relations de dĂ©pendance restent la principale cause de dĂ©rapage des projets. La solution se trouve dans les relations transversales. En matiĂšre d’innovation et de rĂ©solution des problĂšmes, des individus isolĂ©s ne seront jamais aussi efficaces qu’un groupe soudĂ©. Le produit dĂ©pend des ingĂ©nieurs, le marketing des commerciaux. Le monde de l’entreprise et ses projets devenant de plus en plus complexes, les divisions interdĂ©pendantes ont besoin d’un outil pour s’aligner sur la vision des membres de la direction et pour franchir la ligne d’arrivĂ©e ensemble.

Superpouvoir N°3 : suivi

Les OKR nous aident Ă  suivre notre progression et Ă  rectifier notre trajectoire.

Les OKR prĂ©sentent l’avantage sous-estimĂ© de pouvoir ĂȘtre suivis, modifiĂ©s ou adaptĂ©s nos efforts en fonction des circonstances. La mĂ©thode OKR est un vĂ©ritable organisme vivant.

Introduction. Les collaborateurs tĂ©moignent d’un vĂ©ritable engagement lorsqu’ils voient en quoi leur travail contribue au succĂšs de leur entreprise. Mettre en place un tableau de bord dynamique de vos OKR alimentĂ© par les outils internes permet de crĂ©er, suivre, modifier et Ă©valuer vos OKR.

Mise en oeuvre. Pour ĂȘtre efficace un systĂšme d’OKR doit ĂȘtre adoptĂ© par l’ensemble du groupe qui le met en oeuvre.

Suivi. Les gens mesurent l’envie de connaĂźtre leur progression. La plus grande source de motivation rĂ©side dans les progrĂšs que l’on rĂ©alise dans son travail. Le simple fait de coucher un objectif sur le papier augmente la probabilitĂ© de l’atteindre. Ce phĂ©nomĂšne s'accroĂźt encore si vous suivez vos progrĂšs tout en faisant part de vos objectifs Ă  vos collĂšgues.

Pour un rĂ©sultat optimal, les OKR sont examinĂ©s Ă  plusieurs reprises au cours du trimestre par les collaborateurs et leurs supĂ©rieurs. Les progrĂšs sont consignĂ©s, les obstacles sont identifiĂ©s et les rĂ©sultats clĂ©s affinĂ©s. Qu’il soit rĂ©alisĂ© en tĂȘte Ă  tĂȘte ou en Ă©quipe, ce bilan comprend trois Ă©tapes : notation objective, auto-Ă©valuation subjective et rĂ©flexion.

Notation. En Ă©valuant vos OKR, vous constatez ce que vous avez accompli. Une mĂ©thode d'Ă©valuation consiste Ă  faire la moyenne des taux de complĂ©tion des rĂ©sultats clĂ©s associĂ©s Ă  l’OKR Ă©valuĂ© - 0,7 Ă  1 vert : rĂ©sultat obtenu
- 0,4 à 0,6 jaune : progrÚs réalisés, mais résultat non atteint
- 0,0 à 0.3 rouge : pas de véritable progrÚs.

Auto-Ă©valuation. Lors du bilan des performances d’un OKR, les donnĂ©es objectives sont assorties du jugement subjectif et pertinent de celui qui l’avait Ă©tabli. Tout objectif bĂ©nĂ©ficie le cas Ă©chĂ©ant de circonstances attĂ©nuantes. DerriĂšre un faible rĂ©sultat chiffrĂ© peut se cacher un effort soutenu, tandis qu’un score important peut ĂȘtre artificiellement gonflĂ©. Google incite ses collaborateurs dans leur auto-Ă©valuation Ă  se servir de leur OKR en tant que guide et non en tant que score. En dĂ©finitive les chiffres importent sans doute moins qu’un feedback contextuel et une discussion au sein de l’équipe. On ne juge pas, mais on apprend. Ce sont de bons conseils Ă  suivre.

RĂ©flexion. Lorsqu’un cycle est terminĂ©, vous pouvez vous poser les questions suivantes pour alimenter la rĂ©flexion. Ai-je rĂ©alisĂ© tous mes objectifs ? Si oui, qu’est-ce qui a contribuĂ© Ă  mon non-succĂšs ? Si non quels obstacles ai-je rencontrĂ©s ? Qu’est-ce que je changerais pour l’amĂ©liorer ? Qu’ai-je appris qui pourrait modifier ma façon d’aborder les OKR au prochain cycle ?

Superpouvoir N°4 : surpassement

Les OKR nous permettent de réaliser ce qui semble impossible.

Les OKR nous poussent au-delĂ  de notre zone de confort. Ils nous conduisent vers des exploits Ă  la frontiĂšre entre nos aptitudes et nos rĂȘves. « Un GOA (grand objectif audacieux) est un but intimidant, comparable Ă  l'ascension d’un sommet trĂšs Ă©levĂ©. Il est clair, incontestable et les collaborateurs le comprennent immĂ©diatement. Un GOA est un moyen d’unifier les efforts, de galvaniser les gens et de crĂ©er un esprit d’équipe. Comme la mission lunaire dans les annĂ©es 1960. Il stimule l’imagination et prend aux tripes. » Jim collins.

« La plupart des gens ont tendance à partir du principe que les choses sont impossibles, au lieu de se fonder sur la physique du monde réel pour trouver ce qui est possible », Larry Page

Des objectifs prĂ©cis et audacieux permettent aux collaborateurs d'accroĂźtre l'intĂ©rĂȘt de la tĂąche. Les objectifs ambitieux tirent parti de chacun des superpouvoirs des OKR. La focalisation et l’implication sont essentielles pour cibler les objectifs qui feront vraiment la diffĂ©rence. Seule une organisation reposant sur la transparence, la collaboration, l'alignement et les relations peut se distinguer Ă  ce point. Et sans un suivi quantifiable comment saurez-vous que vous atteint ce fabuleux mĂ©ga objectif ?

DiffĂ©rents niveaux d’audace. Afin de conduire au succĂšs, un mĂ©ga objectif ne doit pas ressembler Ă  une longue marche qui ne mĂšne nulle part. Il ne doit pas non plus imposer d’en haut sans que les rĂ©alitĂ©s du terrain ne soient prises en compte. À mesure que les Ă©quipes et les individus s'habituent aux OKR, leurs rĂ©sultats clĂ©s deviendront plus prĂ©cis et plus audacieux.

« Si vous fixez un objectif d’une ambition folle et que vous le ratez, vous serez tout de mĂȘme parvenu Ă  quelque chose de remarquable », Sundar Pichai

Quand vous visez la lune, si vous manquez votre but vous aurez quand mĂȘme atteint les Ă©toiles. C’est l’un des grands bienfaits des OKR. Ils nous donnent des buts quantitatifs clairs qui nous permettent de rĂ©aliser des bonds qualitatifs. « Rendons le web aussi rapide que le feuilletage d’un magazine » : il a incitĂ© l’ensemble des collaborateurs Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  la façon dont nous pourrions amĂ©liorer la navigation.

Gestion continue de la performance : OKR et CFR

Conversation, feed-back et reconnaissance contribuent à l’excellence.

L’entretien annuel est coĂ»teux, Ă©puisant et en grande partie inutile. En moyenne, il demande au manager 7,5 heures pour chaque subordonnĂ©. Pourtant 12 % des directeurs des ressources humaines jugent que le processus confĂšre de la valeur Ă  lui consacrer. BiaisĂ©e par l’effet de rĂ©cence, rongĂ©e par le classement entre collaborateurs et le manque de transparence, cette Ă©valuation ne peut ĂȘtre Ă©quitable ni correctement mesurĂ©e.

Une solution susceptible de succĂ©der Ă  l’entretien annuel rĂ©side dans la gestion continue de la performance qui recourt Ă  un outil appelĂ© CFR : conversation, feed-back, reconnaissance.

Les collaborateurs s’épanouissent davantage quand ils disposent d’objectifs clairs et cohĂ©rents. Ils ne s’égarent pas faute de savoir Ă  quoi rime leur travail. Ils comprennent en quoi leur travail sert l’organisation. Quand une organisation remplace ou du moins complĂšte l’entretien annuel par des Ă©changes rĂ©guliers et un retour d’information en temps rĂ©el, elle est davantage susceptible de progresser toute l’annĂ©e. Cela pourra vous sembler trop simple, mais la gestion continue de la performance accroĂźt la rĂ©ussite de chacun.

La solution idĂ©ale reste Ă  inventer pour les comportements humains complexes, car les jugements entrent alors en jeu. Dans le monde actuel de l’entreprise, OKR et rĂ©munĂ©ration peuvent rester bons amis. Ils ne se perdront jamais totalement de vue. Mais ils ne vivent plus sous le mĂȘme toit.

Conversations. Selon Peter Drucker “L’objectif essentiel de cette rĂ©union est l’enseignement rĂ©ciproque et l’échange d’informations”. Tout en traitant de questions et de situations spĂ©cifiques, le manager transmet au subordonnĂ© ses connaissances et son savoir-faire et lui propose des solutions Ă  ses problĂšmes. De son cĂŽtĂ© le subordonnĂ© donne Ă  son supĂ©rieur une information dĂ©taillĂ©e sur les activitĂ©s et ses prĂ©occupations. Un point essentiel, c’est que cette rĂ©union doit appartenir au subordonnĂ© qui dĂ©cide de l’ordre du jour et du ton de la rencontre. Le supĂ©rieur est lĂ  pour s’informer et pour enseigner. Le manager doit Ă©galement au cours des tĂȘte Ă  tĂȘte, encourager le subordonnĂ© Ă  s’entretenir des sujets qui lui tiennent vraiment Ă  coeur, car il s’agit lĂ  de l’occasion idĂ©ale pour dĂ©celer des problĂšmes dĂ©licats et graves auxquels se heurte le subordonnĂ© dans son travail. Est-il satisfait de sa performance ? Y a-t-il quelques frustrations ou quelques inhibitions qui le rongent ? Est-ce qu’il Ă©prouve des doutes sur ses objectifs vĂ©ritables ?

Feed-back. Le feed-back peut s’avĂ©rer extrĂȘmement constructif Ă  condition d’ĂȘtre spĂ©cifique. Le feed-back entre pairs complĂšte la gestion continue de la performance. Il peut-ĂȘtre anonyme, public ou entre les deux s’il vise Ă  promouvoir l’évolution de carriĂšre, il est transmis au collaborateur en privĂ©, s’il cherche Ă  rĂ©vĂ©ler les dysfonctionnements propres Ă  l’entreprise, il est communiquĂ© directement aux RH.

Reconnaissance. La reconnaissance continue est un puissant facteur d’engagement. Dire Merci constitue un outil extraordinaire pour impliquer son Ă©quipe.

Cette synthĂšse du livre Mesurez ce qui compte a Ă©veillĂ© votre curiositĂ© ? Les conseils que distille John Doerr sur la mĂ©thode OKR vous semble-t-il pertinent ? Je vous recommande vivement de lire ce livre, vous y dĂ©couvrirez des retours d’expĂ©riences et de nombreuses ressources pour vous accompagner dans la mise en place des OKR dans votre entreprise. Un must read.

Merci John Doerr !

Romain

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